L'histoire du métier d'ambulancier dans la société française

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Un peu d'étymologie : quelle est l'origine du mot

Formé sur la racine latine du verbe « ambulare » (se promener, aller d'un lieu à un autre), le nom ambulant a désigné très vite des personnes se déplaçant d'un lieu à un autre, soit dans le cadre d'un métier de commerçant (les marchands ambulants), soit dans le spectacle (les clowns ambulants). Mais d'un point de vue militaire, le service ambulant a très vite désigné un centre hospitalier suivant l'armée dans son itinérance.

La même racine est à l'origine du mot « ambulatoire » qui permet à un patient entrant à l'hôpital le matin pour une chirurgie (chirurgie mobile) de ressortir le jour même pour rentrer chez lui. Quant à l'ambulance, il s'agit d'une voiture sanitaire prévue pour transporter un malade ou un accidenté d'un point A (lieu de l'accident par exemple) à un point B (service de soins, urgences…), ce véhicule étant conduit par un ambulancier.

De quand date le métier d'ambulancier

 

S'il y a toujours eu des aides de camps dans les différentes armées, et ce, depuis la nuit des temps, on a peu fait cas des blessés sur les scènes de guerres de l'Antiquité et il n'était pas d'usage de s'en occuper. Ils étaient laissés sur place à l'âge de Bronze, mais furent ensuite évacués sous l'ancienne Égypte ou encore au temps de l'Empire Romain.

Après la chute de l'Empire Romain, on trouve des affectations de personnes pour le relevage des blessés et des corps de cavalier romains, en 1590, sous Henri IV. Cependant, il n'existe guère de logistique dédiée à ces blessés. Le personnel doit donc se servir des caisses d'artilleries utilisées pour l'apport des munitions sur le champ de bataille pour transporter au retour et une fois vidées, les blessés.

La création de l'ambulance remonterait en 1794, sous Napoléon Bonaparte. C'est le chirurgien et fidèle collaborateur de Napoléon qui en est à l'origine de cette invention à la base, militaire. L'idée s'est ensuite vite propagée dans toute l'Europe, s'adaptant, au cours des années suivantes, aux nouveaux besoins de la société.

L'idée a germé dans la tête de Jean-Dominique Larrey qui a cherché un moyen efficace de prendre en charge puis de transporter les blessés. Il faut amener rapidement les blessés et les éloigner des lieux de conflits pour pouvoir les soigner à l'abri des camps éloignés des combats. Au départ, le véhicule sanitaire consiste en un chariot abrité qui se déplace au moyen de 2 ou 4 chevaux. Ce véhicule de secours est pourvu d'un brancard démontable qui est manipulé par l'arrière pour faire entrer le blessé et tenter de le conduire avec un peu de confort jusqu'au lieu de soins.

Les Despotats, ancêtres des ambulanciers : qui a inventé l'ambulance ?

 

 Après l'idée de Larrey de créer cette première ambulance volante pour les champs de bataille, les Despotats vont faire évoluer la fonction du véhicule sanitaire pour assurer leur principale mission qui est de secourir tout le monde. On dépasse alors le stade militaire. Les Despotats sont d'ailleurs des militaires mais surtout de façon plus large des Secouristes. Ce sont eux les premiers ambulanciers. Leur matériel se compose d'une lance et d'une gibecière en toile qui, une fois dépliée et fixée entre deux lances sert de civière pour transporter les blessés jusqu'à leur ambulance.

Le matériel des ambulances va trouver une nette amélioration grâce aux travaux du Docteur Percy, ami et confrère de Larrey. Il trouve le moyen d'équiper le véhicule sanitaire avec du matériel de science et de chirurgie. Il est à l'origine du concept d'ambulance  médicalisée qui porte son nom (ambulance Percy) et qui est l'ancêtre du SMUR (Structure Mobile d'Urgence et de Réanimation).

La naissance des ambulances médicalisées urbaines à Paris

 

D'abord d'usage militaire, les ambulances sont devenues plus « urbaines » en intervenant dans la ville de Paris. C'est au Docteur Natchel que l'on doit, en 1880, l'arrivée des ambulances publiques qui servent, non plus à ramasser des blessés de guerre uniquement, mais à transporter les victimes d'accidents sur la voie publique de Paris.

Avec l'épidémie de variole à Paris qui sévit en 1882, il faut trouver le meilleur moyen de faire venir les malades pour les soigner à l'Hôtel Dieu. C'est à cette époque que sont créées les « Ambulances des hôpitaux de Paris ».

L'ambulance et ses évolutions jusqu'à aujourd'hui

 

Il est difficile d'imaginer les deux grandes guerres sans les ambulanciers. Chaque période dramatique de l'histoire a toutefois permis de faire des progrès sur la prise en charge des blessés et leur transport vers les hôpitaux.

En 1941, il est possible d'exercer le métier dans le privé. À cette époque mouvementée, le garagiste, le gérant de bistrot ou encore le croque-mort peuvent assurer le transport sanitaire des personnes malades ou blessées.

Beaucoup de données ont fait évoluer les véhicules et le métier de conducteur ambulancier : les progrès en soins et en mesures d'hygiène, la naissance de nouveaux médicaments, l'évolution des soins, les lois de sécurité régissant le transport de malades, de blessés mais aussi de femmes enceintes qui n'accouchent plus chez elles mais dans les maternités, etc. Chaque évolution des mentalités a, au fil du temps, permis de voir se profiler de nouvelles compétences pour la profession d'ambulancier.

Le métier évolue beaucoup à partir de 1970 et il faut une professionnalisation validée par un CCA (Certificat de Capacité d'Ambulancier) pour exercer légitimement la fonction d'ambulancier/ambulancière. La même année, on désigne la profession par l'emblème de la « Croix de Vie » (conception par Léo R. Schwartz).
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Historique des modifications importantes du métier et de la formation en France :

  • 1971 : agrément obligatoire pour exercer ;
  • 1986 : création de l'AMU (Aide Médicale d'Urgence) ;
  • 2007 : création du DEA (Diplôme d'Etat d'Ambulancier) ;
  • 2010 : attestation AFGSU 2 (Attestation de Formation aux Gestes et Soins d'Urgence de niveau 2) obligatoire pour tous les Auxiliaires Ambulanciers.

Grâce aux nouvelles techniques médicales et aux technologies, le métier d'ambulancier a su s'adapter de l'antiquité jusqu'à nos jours mais les valeurs premières restent toujours d'actualités pour toutes celles et ceux qui exercent dans la profession qui a pour mission première, depuis les Despotats de 1794 jusqu'à aujourd'hui, de secourir avec rigueur, prévenance et sang-froid, « sans distinction de provenance ». (Jean-Dominique Larrey)